vendredi 21 juin 2013

Critique du film, LA FILLE DU 14 JUILLET



Affiche officielle

Antonin Peretjatko - Réalisateur
LA FILLE DU 14 JUILLET
De Antonin Peretjatko
Distribution France : Shellac Distribution
 Une histoire improbable d’amour, de désinvolture, de caricatures et de critiques drôles sous le regard bienveillant de l’été.
C’est le film « French Touch »! Probably made in Montreuil? ...I’don’t kown???
 Attaquer le format du long-métrage au cinéma, par le genre de la comédie est très risqué. C’est semble-t-il le choix du réalisateur Antonin Peretjatko. Partant du prétexte d'un coup de foudre et d'une folle cavalcade, on est tenu en haleine par une épopée "pop" pendant 1h28.

On The Road?
 L'insouciance apparente de son road-movie est également un bon prétexte pour nager à contre-courant et ne plus regarder dans le rétroviseur, mais voir le mode et les codes de la société, bien en face.


That'70s Show
 Burlesque, il y a un mélange étrange de Jacques Tati et des Charlots. Toujours est-il que c’est vraiment frais et raconté avec un ton décalé et léger semblable à une glace à l’eau, sirop grenadin.
La mécanique simple, bien huilée, sans chichi et les rebondissements multiples sauvent ce qui aurait pu être un pastiche de mauvais goût et désuet. Malgré quelques fragilités par-ci par-là, le ton est donné très rapidement et se tient jusqu'au bout.
Une sensibilité certaine, de la part du réalisateur, fait cohabiter des personnages carpe diem et jusqu’au-boutiste dans des situations toutes plus folles les unes que les autres. Les comédiens, telle une troupe de funambules, tous sur le même fil, celui de la pellicule, apportent du sûr jeu. Dans un même temps, ils exécutent avec pleins de facettes différentes une partition qui sonne juste avec quelques notes de nostalgie.

 Il y a comme un air de Stéphane Collaro… Sans prise de tête, j'adore!

Un film à voir !

Bien entendu, cela n'engage que moi ;-)
 

jeudi 20 juin 2013

Critique du film, LE POUVOIR

Affiche officielle

Patrick Rotman - Réalisateur

LE POUVOIR
Réal : Patrick Rotman
France - Documentaire
Distribution France : Rezofilms
P. Rotman, en accord avec François Hollande, s’immisce dans les coulisses du Palais présidentiel. Plus précisément, il filme le temple, l’Elysée. Ce lieu à la fois chargé d’histoire passée et également de celle à écrire qu’un individu doit incarner, et même dépasser. Par ce biais et par la parole, Le Président Hollande endosse le costume d’homme d’état et fait preuve de pragmatisme dans cet espace, semble-t-il clos, où s’exerce en toute confidentialité Le Pouvoir.
Enjeux de cinéma 
   Être là où les grandes décisions se prennent ? Voir les liens qu’entretiennent entres eux, les décisionnaires de notre pays ?
P.R. nous fait découvrir avec une certaine pédagogie, assumée et pertinente, ainsi qu’une retenue respectueuse et peut-être convenue, La Fonction et plus encore, un travail. Le montage nous fait comprendre que ce que nous voyons dépend d’un dispositif et de plusieurs choix :
- la position de la caméra et le regard porté par le réalisateur
- l’effacement de l’équipe de tournage au cours d’entretiens
- la voix off de F. Hollande illustrée par un montage d’images ou autre…
- On perçoit très clairement que les protagonistes sont sous l’œil de la caméra et donc dans une position de prestation et à ce titre, chaque mot est pesé et un autre naturel apparaît.

Cela résume assez bien l’intention du réalisateur, l’aspect descriptif et didactique de ce documentaire. Le mode de filmage et le montage laissent à penser que cette œuvre porte également une démarche civique. A prendre en compte également que cette démarche de réalisation n’exclut pas de l’empathie de la part de P.R. vis-à-vis du sujet présenté. Mais au contraire et pour le moins, cet intérêt atteste de l’honnêteté de son point de vue.

La neutralité
   Qu’est-ce qui est neutre ?
Partant du postulat :
- qu’il y a un choix de regard de la part du réalisateur
- que le tout forme une restitution
- que l’illusion de la caméra « discrète », car oubliée par les personnes filmées, n’est pas mise en scène de telle sorte dans ce documentaire
- que la neutralité « naïve » n’existe pas ici mais de neutralité on passe à honnête de la mise en scène.
- Devant et derrière la caméra, tous sont conscient d'un enjeu de regarde, de mise à disposition, de représentation, de captation et de choix. En cela, la neutralité est bien compliquée.

Documentaire et plan de com ?
 Au bénéfice de François Hollande, on pourrait dire qu’il se dégage de ce film, une certaine atmosphère, des traits de caractère, une stature, un cadre ou une forme bien définie, des intentions que l’on perçoit généralement sur les portraits officiels et qui se trouvent plutôt être aux abonnés absents sur la photo officielle de notre actuel président.
Le Pouvoir, se trouve très loin et à contre-courant des reportages télé qui écument le sensationnalisme et le tout, tout de suite. Pour autant, la curiosité est bel et bien là. Une autre chronologie s’inscrit de façon feutrée à la manière de l’Élysée et un autre personnage se révèle. Ainsi, à la manière de François Mitterrand en son temps ou bine encore de Jacques Chirac, un contrôle assumé de l'image, sans dispersion ou si dispersion il y a, elle est contrôlée, François Hollande produit son image et joue de celle-ci avec face à lui un réalisateur à l’œil curieux et bien conscient qui conçoit.

 Un film intéressant à voir, partisan ou pas, qui repositionne le mode du documentaire politique, civique en un portrait contemporain, à la manière des années 80 et 90, mis en scène avec soin comme pourrait l’être un conte. Au  final c'est peut-être le meilleur plan de com, tant par le fond que par la forme, jamais réalisé par François Hollande pour le Président.


Bien entendu, cela n'engage que moi ;-)