Distribution
France : ARP Selection
La
comédienne Robin Wright, se voit offrir, par le réalisateur de Valse avec Bachir, Ari Folman, un Biopic futuriste «Poste-Cinématographique» basé sur sa carrière. Une histoire qui
réalise un mélange fascinant entre le cinéma d’animation et la prise de vue
réelle s'appuyant sur un fil conducteur unique, une comédienne, sa vie, son parcours et la
projection de son avatar dans un future pas si loin que ça...
Nostalgie et auto dérision
Robin
Wright est mise en scène avec beauté et se trouve, volontairement ou
plutôt, judicieusement malmenée par le bilan qu’Ari Folman réalise sur sa
carrière et son devenir. Quelques scènes très intelligemment dirigées pourvues de
dialogues qui tranchent et qui n’y vont pas par quatre chemins développent l'évolution professionnelle de la belle de Princess bride, qui très rapidement atteint les
plus hauts sommets de la célébrité pour aussi vite tomber dans l’oubli. La
faute à de mauvais choix de scénario pas assumés, d’absences répétés lors de tournages…
Ainsi, un tableau peu reluisant dépeint un parcours d’actrice qui semble chaotique. Inéluctablement, R.Wright semble vouer à finir dans des
films de Série B et donc totalement oubliée. A. Folman pousse ainsi R.Wright, devenue ici un personnage romanesque,
dans ses retranchements pour mieux motiver les choix du scénario et tendre
vers un certain onirisme hippie déjanté. Au passage, les grands studios américains en
prennent un peu pour le grade. Il faut comprendre que : Maramount =
Para... vous vous en doutiez... Bien entendu.
Icône/médium,
âme et conscience
Quoi
de plus jubilatoire que de pouvoir déstructurer intelligemment un parcours
filmographique, le reconstruire et le projeter dans un avenir probable ?
A. Folman fait du cinéma d'anticipation, inspiré de la littérature de P.K.Dick, R.Matheson ou bien encore R.Bradbury. Cette voix, celle de R.Wright, en quelque sorte pré-actrice de chair et de sang incarnant l’âme premier de l’artiste et donc d'un individu à part entière, devient de fait (évolution technologique, choix artistique et de production oblige) une post-actrice virtuelle, pantin et avatar utilisant ce symbole d’icône passée, symbole devenu marque et désormais franchise.
Elle, l’actrice, la femme, la mère est bien présente. Cette dualité humaine-personnage de fiction, nous fait prendre conscience de sa singularité, de sa force et de sa fragilité d'être. Dans le film d’animation de Mamoru Oshii, Ghost in shell, la recherche de l’âme chez un cyborg et l’exploration de la conscience sont au cœur de ce polar futuriste et de manière analogue, ces notions de conscience, de morale, de libre arbitre et de l’existence de l’âme sont ainsi explorées par effet de miroir, au travers d’un personnage qui se trouve ne plus être un humain.
A.F. pose dans une autre forme ses mêmes interrogations mais en nous plongeons dans un univers, semble-t-il concret, celui de l’industrie du cinéma qu’il a appris à connaître en profondeur. Il développe aussi l’idée qu’une personne existe dans une société au travers des liens qu’elle tisse avec autrui. Ces liens, sociaux, familiaux et amoureux, provoquent des choix, des engagements, des expériences et des perspectives. Au finale, tout cela élabore puis génère un état de conscience qui enrichit et permets de faire une remise en cause, de se repositionner avec de nouvelles perspectives et de relancer un autre processus. Mais alors qu'en est-il de l'individu une fois l'imagerie générée, avec tous ses fantasmes et de manière industrielle?
A. Folman fait du cinéma d'anticipation, inspiré de la littérature de P.K.Dick, R.Matheson ou bien encore R.Bradbury. Cette voix, celle de R.Wright, en quelque sorte pré-actrice de chair et de sang incarnant l’âme premier de l’artiste et donc d'un individu à part entière, devient de fait (évolution technologique, choix artistique et de production oblige) une post-actrice virtuelle, pantin et avatar utilisant ce symbole d’icône passée, symbole devenu marque et désormais franchise.
Elle, l’actrice, la femme, la mère est bien présente. Cette dualité humaine-personnage de fiction, nous fait prendre conscience de sa singularité, de sa force et de sa fragilité d'être. Dans le film d’animation de Mamoru Oshii, Ghost in shell, la recherche de l’âme chez un cyborg et l’exploration de la conscience sont au cœur de ce polar futuriste et de manière analogue, ces notions de conscience, de morale, de libre arbitre et de l’existence de l’âme sont ainsi explorées par effet de miroir, au travers d’un personnage qui se trouve ne plus être un humain.
A.F. pose dans une autre forme ses mêmes interrogations mais en nous plongeons dans un univers, semble-t-il concret, celui de l’industrie du cinéma qu’il a appris à connaître en profondeur. Il développe aussi l’idée qu’une personne existe dans une société au travers des liens qu’elle tisse avec autrui. Ces liens, sociaux, familiaux et amoureux, provoquent des choix, des engagements, des expériences et des perspectives. Au finale, tout cela élabore puis génère un état de conscience qui enrichit et permets de faire une remise en cause, de se repositionner avec de nouvelles perspectives et de relancer un autre processus. Mais alors qu'en est-il de l'individu une fois l'imagerie générée, avec tous ses fantasmes et de manière industrielle?
Misère/vieillesse, orgasme/éternité et
apocalypse
A ce
stade il y a deux niveaux très clairement identifiés. L'un par le principe du film d’animation
et l'autre par celui de la prise de vue réelle. L’un permettant, au début du film, de poser
un point de départ, en plantant un contexte social,
un cadre familial, professionnel et culturel identifiant de fait, un premier espace-temps.
L’autre, le cinéma d’animation, ouvre le champ des possibles allant au jusqu’au-boutisme, dans une autre chronologie, mais une sorte « d’alternative-continue ». Cet autre monde parallèle, sublimé tel un nuage orgasmique protégé par des gardes, arrive comme un substitut au premier abord, inévitable, pour le personnage de Robin W.
Ce monde parallèle devient pour cette actrice un substitut à la peur de l'oublie de la part du public - à la peur de la vieillesse et confirme le caractère narcissique que provoque la célébrité, surtout que si cette célébrité n'est pas alimentée, elle est vouée à disparaître. Ainsi, par égocentrisme, R.W. place tout cela au-dessus de toute autre considération signe son contrat et participe au Congrès.
Enfin, Le retour à la réalité, qui se trouvera être une autre et nouvelle réalité, par le biais et la motivation de l’instinct maternelle provoque un "comeback" et un rebondissement fracassant cinématographiquement et profondément grisant humainement et sociologiquement. Ce retour très personnel à "une autre réalité" nous fait découvrir une vision plus globale du devenir de l’humanité. Selon A.F. ce nouveau monde sera régit par des forces économiques qui ne proposent aucune autre alternative, l’Homme est poussé à vivre dans un nuage surréaliste afin de survivre. C’est une nouvelle vision apocalyptique intéressante qui pour s'exprimer, n’exclut aucune forme esthétique en faisant un clin d’œil assumé au Tex Avery "cartoonesque", revenant et reprenant graphiquement également une période excessivement Flower-Power délirante, qui selon certains, a prouvé que ce mouvement est pratiquement mort dans l’œuf comme l’illustre au cinéma Hôtel Woodstock ou bien encore et surtout Easy Rider. Si l'homme n'assume pas ses choix et n'accepte pas l'idée de la mort, il ne vit pas. Dans ce magnifique nuage fantasmagorique, il n'exclus pas la religion ou plutôt les croyances anciennes et mésopotamiennes, Le Taureau la Divinité Féminine, Déesse magnifiquement représentée au coté de cette force majeur animal, dans un ballet, virtuose d'une forme de trans.
L’autre, le cinéma d’animation, ouvre le champ des possibles allant au jusqu’au-boutisme, dans une autre chronologie, mais une sorte « d’alternative-continue ». Cet autre monde parallèle, sublimé tel un nuage orgasmique protégé par des gardes, arrive comme un substitut au premier abord, inévitable, pour le personnage de Robin W.
Ce monde parallèle devient pour cette actrice un substitut à la peur de l'oublie de la part du public - à la peur de la vieillesse et confirme le caractère narcissique que provoque la célébrité, surtout que si cette célébrité n'est pas alimentée, elle est vouée à disparaître. Ainsi, par égocentrisme, R.W. place tout cela au-dessus de toute autre considération signe son contrat et participe au Congrès.
Enfin, Le retour à la réalité, qui se trouvera être une autre et nouvelle réalité, par le biais et la motivation de l’instinct maternelle provoque un "comeback" et un rebondissement fracassant cinématographiquement et profondément grisant humainement et sociologiquement. Ce retour très personnel à "une autre réalité" nous fait découvrir une vision plus globale du devenir de l’humanité. Selon A.F. ce nouveau monde sera régit par des forces économiques qui ne proposent aucune autre alternative, l’Homme est poussé à vivre dans un nuage surréaliste afin de survivre. C’est une nouvelle vision apocalyptique intéressante qui pour s'exprimer, n’exclut aucune forme esthétique en faisant un clin d’œil assumé au Tex Avery "cartoonesque", revenant et reprenant graphiquement également une période excessivement Flower-Power délirante, qui selon certains, a prouvé que ce mouvement est pratiquement mort dans l’œuf comme l’illustre au cinéma Hôtel Woodstock ou bien encore et surtout Easy Rider. Si l'homme n'assume pas ses choix et n'accepte pas l'idée de la mort, il ne vit pas. Dans ce magnifique nuage fantasmagorique, il n'exclus pas la religion ou plutôt les croyances anciennes et mésopotamiennes, Le Taureau la Divinité Féminine, Déesse magnifiquement représentée au coté de cette force majeur animal, dans un ballet, virtuose d'une forme de trans.
Un bien économique
La
réalité est bien là et vivement pointée du doigt. La notion de célébrité, liée
à une chronologie et tous les artifices qui vont avec, est croquée par le mode
de la caricature et de la satire. L’individu est un objet, un faire-valoir et
n’a d’intérêt que si elle pèse dans une balance économique. A.F. pousse à l’extrême le raisonnement en montrant
l’alliance financière et industrielle de deux continents l’Asie et les États-Unis, actualité brulante. L’individu et son humanité devient une masse à gérer.
Pour cela, il faut l’aliéné mentalement. Il devient ainsi plus docile et encore
plus apte à consommer pour qu'une autre société puisse s’enrichir. Cette idée est
très simpliste, mais magnifiquement et subtilement développer par A.F.
laissant cette thématique plus ou moins en arrière-plan, mais suivant comme un
deuxième fil conducteur tout le développement du film.
Le cinéma est une affaire de gros sous
Le cinéma est une industrie et un business
qui doit être lucratif pour exister. C’est aussi en sous-texte ce que laisse
entendre A.F. Il en va de même pour les comédiens. Ingénieusement, son
film se retourne en une sorte de pamphlet contre cette évolution de ce secteur, qui nuit aux créateurs
(réalisateurs, auteurs et producteurs), les talents (comédiens, techniciens),
la diffusion (salles de cinéma de proximité) et aussi le public. Pour faire
court, à cause d’une homogénéité de la production galopante, des trusts des
grands groupes, le cinéma voit la disparition de l’artisanat, l'extinction des « petites » productions et
des films d’auteurs et une présence accrue de complexes cinématographiques, conçus comme des temples, "Congrès" ou "Avalon" de la consommation où l’on
trouve tout et où ils serait pratiquement possible d'y rester à vie.
Le choix, l'Amour, la Famille et l'universalité
Les seuls éléments ou nœuds qui vont amener R.W. a effectuer un choix semble t-il moralement plus acceptable en l’occurrence, celui de retrouver son fils, sont : l'amour, la famille et l'instinct maternel. Littéralement, ses choix nous permettent à nous spectateurs de la comprendre, de la définir et de l'accepter.
Ce récit induit une mise en perspective nouvelle de notre propre vision du monde et du devenir de celui-ci. Appuyant celui d'une industrialisation forte et galopante au détriment de l'être humain et de sa singularité. Nous offrant un film d'anticipation, A.F. croise tous les enjeux de la société contemporaine avec beaucoup de créativités. Cette touche dramatique, voulue par A. Folman, donne matière à réflexion et revêt un aspect, naturellement plus universel.
Ce récit induit une mise en perspective nouvelle de notre propre vision du monde et du devenir de celui-ci. Appuyant celui d'une industrialisation forte et galopante au détriment de l'être humain et de sa singularité. Nous offrant un film d'anticipation, A.F. croise tous les enjeux de la société contemporaine avec beaucoup de créativités. Cette touche dramatique, voulue par A. Folman, donne matière à réflexion et revêt un aspect, naturellement plus universel.
C’est un film dense, mais réellement passionnant, ambitieux
et jubilatoire !
Un
film à voir !
Bien entendu,
cela n'engage que moi ;-)
Vraiment intéressant!
RépondreSupprimerIl fallait voir tout ça!?
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